Dans son laboratoire comme en Antarctique, Amaëlle Landais-Israël cherche à comprendre le climat du passé pour expliquer celui d’aujourd’hui. A 46 ans, elle apprécie ses petites victoires dans la recherche polaire et le travail en équipe.

Quand je me présente comme glaciologue, les gens comprennent plutôt bien. Paléoclimatologue, c’est plus compliqué ! J’explique que j’étudie les carottes de glace que l’on va chercher en creusant profondément en Antarctique, afin de reconstruire et comprendre le climat du passé. Dans la Mayenne où j’ai grandi, avec un père instituteur et une mère monitrice d’auto-école, je ne connaissais pas ce métier. A l’époque, j’aime surtout comprendre comment les choses fonctionnent dans la nature. Après un bac S, je fais une école de chimie à Rennes, puis l’Ecole supérieure de physique à Paris. Le déclic pour la glaciologie, je l’ai à 20 ans, lors d’un stage auprès du paléoclimatologue Jean Jouzel, connu pour avoir établi les courbes de l’évolution de la température du passé sur les derniers 800 000 ans. Je vois vite que ce métier me correspond : on fait beaucoup de travail avec les mains et pas forcément derrière un ordinateur. Ce stage se déroule au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, et c’est là où je travaille 26 ans plus tard. Ce labo, qui est installé à Saclay, dans l’Essonne, compte 300 personnes. J’y occupe deux rôles : chercheuse dans mon équipe de glaciologie, qui regroupe une vingtaine de personnes, et animatrice d’équipes de recherche, avec une centaine de personnes.

Lire la suite dans Causette n°146 de juillet / août 2023