Sport, vêtements, regards, mal de dos… Au quotidien, les gros seins pèsent leurs poids. J’aime les miens. Mais certains jours, j’aimerais bien en donner un peu à mes copines. 

Je m’appelle Marianne, comme le symbole de la République française qui s’exhibe dépoitraillée dans les mairies. C’est le prétexte que j’ai trouvé pour vous parler de mes seins. Un mot d’abord sur ceux de l’icône. Il n’existe pas de modèle officiel du buste de Marianne : les sculpteurs·trices peuvent la confectionner couverte, l’un des tétons à l’air ou topless. Nul décret ne fixe la grosseur de ses attributs. Ainsi, en 2014, une Marianne à la taille fine et à la poitrine proéminente a été retirée de la mairie de Quimper, quelques jours après son installation. En 2011, un autre buste jugé trop sexy avait été éliminé à Neuville-en-Ferrain, près de Lille. L’artiste avait voulu symboliser la générosité de la République en accordant à Marianne une poitrine opulente. Ses formes n’ont pas plu à tout le monde. Les miennes sont apparues tôt et se sont développées vite. A 12 ans, ma grand-mère m’a offert mon premier soutien-gorge. Elle disait « Tu es petite, mais bien proportionnée ». Et puis, ça a poussé.

[…] Lire la suite dans le hors-série de Causette n°19, printemps 2022