Les Coopératives d’activités et d’emploi (CAE) offrent aux indépendants la sécurité administrative et l’accompagnement entrepreneurial. Mais aussi de nombreuses opportunités de collaborations. Comment, concrètement, les freelances s’emparent-ils du modèle coopératif ? Marianne Rigaux

En 2017, Marion Honoré quitte son CDI dans le marketing digital pour se consacrer à la transition écologique en freelance. Loin d’elle l’idée de mener ce projet dans son coin. En 2018, elle rejoint la Coopérative d’activités et d’emploi (CAE) Port Parallèle, basée à Paris. Soit 232 entrepreneurs qui, comme elle, ont envie de bénéficier d’une structure collective, tout en menant leur activité de manière indépendante. Marion Honoré l’affirme d’emblée : elle est d’abord venue pour des raisons pragmatiques. « Intégrer une CAE, c’est avoir un CDI, un statut officiel, les avantages du régime général… Des choses auxquelles j’étais habituée dans ma vie précédente. C’était essentiel pour moi… et pour mon banquier ! Et puis j’ai pu bénéficier d’accompagnement sur les questions administratives et mon business model ». Outre retrouver de la sécurité, la CAE lui permet de côtoyer des entrepreneurs qui partagent ses problématiques. Lorsqu’elle se rend dans les formations organisées par la coopérative dans ses locaux du 11e arrondissement, elle croise des graphistes, des décorateurs, des architectes, des médiateurs. Ensemble, ils se forment sur la prospection, la communication, le pitch, la compatibilité… et créent des liens. « C’est une manière de sortir de ma bulle, de me confronter au regard d’autres entrepreneurs ». Rapidement, elle crée un petit groupe avec d’autres qui travaillent aussi sur la transition écologique. « Il y a une personne en particulier avec qui je réponds régulièrement à des appels à projet. Après plusieurs réponses négatives, nous venons de décrocher un contrat ensemble : une journée de team building en entreprise autour du “zéro déchet”. C’est la première fois que j’arrive à transformer notre coopération en activité ». Stimulée par la dynamique collective de la CAE, Marion Honoré a aussi fondé une association avec sept personnes ayant suivi le même programme de reconversion qu’elle chez Switch collective, il y a deux ans. Elle a également créé un collectif avec quatre autres indépendants pour valoriser les fruits et légumes de saison.

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