Pour les freelances du numérique qui font le choix de travailler en voyageant, la problématique de l’isolement est vite primordiale. Des initiatives émergent pour rassembler ces indépendants éparpillés sur la planète. Marianne Rigaux

Ordinateur sous le bras et passeport bardé de tampons, les digital nomads forment une grande famille  à travers le monde. Mais comment s’inscrire et s’investir dans une communauté quand on change régulièrement de pays, voire de continent ? En 2014, Jeanne Carlier déménage en Californie. Il y a deux ans, elle devient freelance, lance son studio de design et illustration, quitte sa maison et commence à se déplacer en van sur la côte ouest américaine avec son mari. « Je fréquente surtout des communautés virtuelles sur Slack, mais chaque fois que je vais dans un endroit où je vais avoir le temps de me poser un peu, je regarde les événements organisés sur Meetup. C’est sympa de rencontrer d’autres freelances, ne serait-ce que le temps d’un apéro. Sauf que ça demande beaucoup d’efforts de créer du lien avec des gens qu’on ne voit que quelques fois ! » Les voilà déjà repartis vers le pied-à-terre qu’ils ont gardé à San Francisco. L’année prochaine, ils s’envoleront pour le Japon, où il leur faudra de nouveau déployer de l’énergie pour rencontrer des gens.

Céline Denoual voyage elle aussi avec son copain et un sac de 10 kilos. Elle travaille comme consultante en marketing digital, lui comme data scientist. Depuis l’été 2018, ils sont passés par Budapest, Tenerife, Buenos Aires, Puerto Montt, Valparaiso, Arequipa, New York et Bordeaux. Pas plus de deux mois à chaque fois. Alors quand ils ont eu l’occasion de participer à un rassemblement mondial de freelances, ils n’ont pas hésité. C’était en novembre 2018, à Las Palmas de Gran Canaria, qu’ils ont rallié depuis Tenerife. « Certains viennent des États-Unis pour assister à Nomad City », se souvient Céline Denoual. Pendant un week-end, 300 personnes viennent écouter des conférences sur le travail à distance et glaner des conseils pour s’organiser. « On a croisé des gens qui vivaient déjà en digital nomad et d’autres qui voulaient le devenir. Ça nous a fait du bien de rencontrer des personnes dans le même état d’esprit que nous. Le lien social se perd trop vite avec le nomadisme. »

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