Pour avoir refusé un projet minier controversé, la Roumanie est attaquée par un investisseur canadien qui lui réclame 4 milliards de dollars de dédommagement devant un tribunal arbitral. À Rosia Montana, petit village transylvanien, le projet aujourd’hui abandonné a laissé des traces.

Ce soir, un notable de Rosia Montana marie sa fille. Le groupe de musique roumain Compact va jouer toute la nuit pour les invités. Dans le village, la noce qui se prépare a attiré un invité de marque : Marius Harosa est venu spécialement de la ville voisine de Cluj. Pendant treize ans, cet avocat a défendu le village pro bono contre le projet minier qui ne verra finalement jamais le jour. « On dit que les habitants de Transylvanie sont têtus. Moi, j’ai posé mes cornes devant Rosia Montana et j’ai fait annuler toutes les ordonnances qui faisaient avancer le projet ». Dans les rues, les pro-mines semblent avoir digéré son combat. « Aujourd’hui des habitants pro-mine m’ont salué. Il y a quelques années, ils me détestaient ». Le temps d’une fête, les villageois oublieront leurs divisions. Sorin Jurca a enfilé un costume pour l’occasion. « On sent qu’il y a eu un conflit dans la communauté. On se reparle, mais on porte toujours les marques de cette histoire. La majorité des habitants soutiennent toujours la mine, les autres avancent ». Sorin Jurca a été l’un des plus farouches opposants au projet minier porté par la compagnie canadienne Gabriel Resources.

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