Les parents avaient manifesté pour évincer Ceausescu en 1989. Les enfants protestent pour protéger les progrès démocratiques de leur pays.

Depuis quinze jours, des manifestations rythment le quotidien de la Roumanie. Le mouvement, énorme pour une population de 20 millions d’habitants, a grossi jusqu’à atteindre 500.000 manifestants à travers le pays, le 5 février. En décembre 1989, au plus fort de ce qu’on a appelé plus tard la «révolution roumaine», il n’y avait pas autant de monde dans les rues pour obtenir le départ de Nicolas Ceausescu.

Aujourd’hui, ce sont les «enfants de la révolution» qui crient leur colère. Une colère déclenchée par un décret pris en catimini par le gouvernement social-démocrate, le 31 janvier à 22 heures, qui dépénalisait partiellement les faits de corruption pour des sommes inférieures à 200.000 lei (environ 44.200 euros). En dessous de ce montant, pas d’abus de pouvoir. Cette mesure aurait soustrait à la justice des dizaines, voire des centaines de personnalités, élus ou fonctionnaires mis en examen ou condamnés. À commencer par Liviu Dragnea, le chef du Parti social-démocrate (PSD), majoritaire à la Chambre des députés –et qui se défend d’avoir concocté un texte sur mesure.

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